Quand les fins, les changements et le vide font peur

Quand les fins, les changements et le vide font peur

Parfois s’accrocher signifie s’épuiser

On ne va pas se mentir. Nous, les humains occidentaux, ne sommes pas très doués pour laisser partir, laisser mourir. Pour terminer et clôturer. Les fins, les changements et le vide face au quel nous nous retrouvons dans les moments de transition nous font peur.

Souvent, quand nous sommes bien dans une situation, un projet, une relation ou une étape de notre vie, on aimerait que tout s’arrête là. C’est tellement beau la plénitude, l’épanouissement, les fruits… 

Si bien que quand le moment vient pour entamer la deuxième moitié du cycle, celle au bout de laquelle se trouve la fin, nous avons envie de nous accrocher. Nous refusons de lâcher, nous espérons même pouvoir tout contrôler. 

De un, cela nous coûte énormément d’énergie alors que nous pourrions l’utiliser pour tant d’autres choses. 

De deux, la Vie est inarrêtable. Et ce n’est pas parce qu’on  résiste à  son cours qu’elle ne continue pas son chemin. C’est juste que ce  faisant nous souffrons plus.

Photo by Paul Gilmore on Unsplash

On ne parle pas des fins

Comment s’abandonner au flux de la Vie avec les incessants changements qui en font partie?

Comment dire au revoir avec dignité et rester confiants même face à l’incertitude qui s’ouvre alors devant nous?

Comment (se) quitter quand on n’a pas la certitude de (se) retrouver?

Comment percevoir les fins avec gratitude, amour et paix?

Personne ne nous l’apprend.

Mais vivre avec les cycles de son corps et les cycles de la nature, nous amène à nous poser ce genre de questions. Et on comprend, on apprend que chaque fin signifie tout simplement que la chose (la relation, la situation, le projet…) en sa forme actuelle a donné ce qu’elle avait à donner. Elle a servi son but. Laisser quelque chose partir, se désintégrer, disparaître ne signifie pas forcément que nous allons le perdre à jamais. C’est juste que nous n’allons plus le vivre sous la même forme.

Dans ce monde, tout a son cycle

 Les végétaux,  morts en automne, se transforment en hiver, fertilisent le sol et ainsi permettent à la nouvelle vie de rejaillir avec suffisamment de force au printemps suivant.

Il en est de même avec nos relations, projets, rêves, défis, périodes de vie, bref toute chose simple ou compliquée, de courte ou de longue durée. Chacune a son automne au bout duquel elle meurt ou se transforme. Peut-être en une nouvelle qualité, une nouvelle leçon, un nouveau chapitre de vie ou une nouvelle façon d’être avec l’autre.

Photo by Silvestri Matteo on Unsplash

Quand nous ne savons pas apprécier la nature cyclique et impermanente des choses de ce monde, nous pouvons nous sentir perdus à la vue des premiers signes de “l’automne”. Paniqués même. On voudrait sauter directement au printemps, au nouveau début. On aimerait être rassurés que tout ira bien. 

Nous avons peur de cet espace où quelque chose s’est terminé mais nous ne voyons pas encore à quoi la suite va ressembler. Cet espace de rien, de vide, de l’entre-deux.

Une des plus grandes et précieuses leçons que le fait de vivre en accord avec les cycles de mon corps et de la nature m’apprend est ceci: le passage par le “rien”, par le “je ne sais pas…” entre une fin et un nouveau début est obligatoire. 

Je sais aujourd’hui qu’au lieu de me battre et de m’accrocher coûte que coûte à quelque chose qui approche de sa fin, il est tellement plus facile de lâcher. Par ailleurs, c’est aussi plus en accord avec les lois de l’Univers . Et ensuite, je dois observer avec patience et confiance la suite des événements jusqu’à ce qu’une implusion claire et nette d’agir émerge à nouveau en moi.

Image par Martin Balle sur Unsplash

On nous enseigne que l’on peut tout résoudre si seulement on agit. Par conséquent, nouc vivons dans une illusion de pouvoir maîtriser ce qui nous arrive. Cependant, la nature et notre propre corps de femme nous apprennent le contraire. Qu’il y a un temps pour agir mais qu’après vient un temps où c’est mieux ne rien faire. Juste laisser la vie nous traverser, l’observer, tout en restant connectées à nous-même.Et demeurer calmes et recentrées face au vide que l’hiver dans une relation, une phase de vie ou un projet apporte. 

Car c’est précisément dans les espaces de “rien” qu’énormément de choses se passent. C’est dans ces périodes-là que nous gagnons davantage de clarté. Par ailleurs, c’est également ici que nous nous renforçons. Et finallement, c’est dans ces moments de vide, de chaos, de silence et de solitude intérieure que nous tirons les plus précieuses leçons et forgeons le diamant de qui nous sommes vraiment. 

Car au cœur du chaos et du vide il y a toujours une nouvelle graine qui germe. C’est juste qu’on ne la voit pas encore.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *